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Hineria
28 septembre 2007

Le Sionisme, une idéologie raciste

Bill Christison est un ancien haut responsable de la CIA. Il a servi en tant qu'officier des renseignements nationaux et directeur du bureau de l'analyse régionale et politique de la CIA Kathleen Christison est un ancien analyste politique de la CIA et a travaillé sur les questions du Moyen-Orient pendant 30 ans. Elle est l'auteur de Perceptions of Palestine (Perceptions de la Palestine) et The Wound of Dispossession (Blessure de la Dépossession). Ils ont également contribué au livre de CounterPunch : La politique de l'Anti-Semitisme. Ils peuvent être joints à l'adresse suivante : kathy.bill@christison-santafe.com

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Le vilain petit secret d'Israel

Le racisme du Sionisme a, bien sûr, été fondamental en Israel depuis son établissement en 1948. Le gouvernement israélien poursuit une politique contre sa propre minorité de Bédouins très similaire à ses actions dans les territoires occupés.

La population bédouine a été relocalisée de force et entassée dans de petits secteurs du Negev, avec encore l'intention de la forcer à l'exode, et la moitié des 140.000 Bédouins du Negev vivent dans des villages que le gouvernement israélien ne reconnaît pas et il ne leur fournit pas de services.

Par Kathleen et Bill Christison

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Israel a rasé 418 villages palestiniens lors de sa création en 1948 et a depuis démoli plus de 11.000 maisons palestiniennes

Lors d'une présentation sur la situation Palestino-Israélienne en 2001, l'une de nos connaissances américano-israélienne a commencé par une attaque typique contre les Palestiniens.

En prenant la phrase surutilisée : "Les Palestiniens ne ratent jamais une occasion de rater une occasion," elle a affirmé insidieusement que, si seulement les Palestiniens avaient eu un peu de décence et qu'ils n'avaient pas été aussi super intéressés à jeter les juifs à la mer en 1948, ils auraient accepté le Partage de la Palestine des Nations Unies.

Ces Palestiniens qui sont devenus maintenant des réfugiés seraient restés tranquillement dans leurs maisons, et l'Etat de la Palestine aurait pu célébrer en 2001 le 53ème anniversaire de son indépendance.

Tout pourrait être douceur et lumière mais maintenant les Palestiniens vivaient, depuis un an, dans un Intifada mortel, toujours sans Etat, toujours hostiles et ils tentaient toujours, a-t'elle affirmé, de jeter les juifs à la mer.

C'était une réplique habituelle mais avec une nouvelle et intrigante torsion : que si les Palestiniens avaient accepté le partage, ils auraient en fait vécu en paix dans un Etat depuis 1948 ?

C'était suffisant pour inciter le public à s'arrêter et à penser. Mais plus tard dans le débat, l'intervenante a fait une gaffe en affirmant, sur un ton profondémment alarmant, que l'insistance des Palestiniens pour le droit au retour des réfugiés palestiniens était déplacée parce que quand Israel a été créé, cela aurait signifié la destruction d'Israel en tant qu'Etat juif.

Elle n'a pas réalisé la contradiction inhérente à ses deux affirmations (jusqu'à ce que nous lui signalions plus tard, avec peu de plaisir).

Vous ne pouvez pas dire les deux choses, lui avons-nous expliqué : vous ne pouvez pas affirmer que, si les Palestiniens n'avaient pas quitté les secteurs qui sont devenus Israel en 1948, ils vivraient maintenant en paix, certains à l'intérieur et d'autres à côté dans un Etat à majorité juive, et puis affirmer également que, s'ils rentraient maintenant, Israel perdrait sa majorité juive et son identité fondamentale en tant qu'Etat Juif.*

Cet échange, et les énormes efforts de propagande par et au nom d'Israel pour montrer la menace que pose au caractère juif d'Israel le droit au retour des Palestiniens, révèlent en réalité le vilain petit secret du Sionisme.

Dans sa campagne pour établir et maintenir un Etat dans lequel les juifs auraient toujours la majorité, le Sionisme a absolument exigé que les Palestiniens, en tant que non-juifs, soient incités à partir en 1948 et à ce qu'ils ne soient ne jamais autorisés à revenir.

Le vilain petit secret, c'est que de toute évidence, il s'agit de racisme.

Mais n'en avions-nous pas terminé avec cette vieille question "le Sionisme c'est du racisme" il y a plus d'une décennie, quand, en 1991, l'ONU a abrogé la résolution 1975 de l'Assemblée générale qui définissait le Sionisme comme étant "une forme de racisme ou de discrimination raciale" ?

Les Américains n'avaient-il pas rejeté cette résolution comme étant un anti-sémitisme odieux , et est-ce que nous, sous l'égide de la première administration Bush, ne l'avions-nous pas finalement emporté sur le reste de la communauté internationale en déclarant que c'était non seulement inexact mais franchement mal de qualifier le Sionisme de raciste ?

Pourquoi y revenir encore, maintenant ?

L'Assemblée générale des Nations Unies avait basé sa résolution anti-Sioniste de 1975 sur sa propre définition de la discrimination raciale des Nations Unies, adoptée en 1965.

Selon la Convention Internationale sur l'Elimination de toutes les formes de discrimination raciale, la discrimination raciale est "toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique."

En tant que définition du racisme et de la discrimination raciale, cette déclaration est inattaquable et, si l'on est honnête au sujet de ce qu'est le Sionisme et de ce qu'il signifie, la déclaration est une définition précise du Sionisme.
Mais en 1975, dans l'atmosphère politique qui régnait alors, avancer une telle définition était tout à fait contraire au but recherché.

Aussi cela pourrait être une résolution officielle dans l'atmosphère politique d'aujourd'hui. Mais suffisamment de choses ont changé depuis la dernière décennie ou plus que parler du Sionisme en tant que système qui est soit par nature raciste ou au moins encourage le racisme est de plus en plus possible et de plus en plus nécessaire.

En dépit de l'opposition automatiquement véhémente à un tel débat aux Etats-Unis, des universitaires sérieux israéliens et d'ailleurs ont commencé de plus en plus à regarder le Sionisme d'une façon critique, et il y a une réceptivité bien plus grande à la notion qu'aucune véritable paix ne sera forgée en Palestine-Israel si les bases du Sionisme ne sont pas examinées et modifiées d'une manière quelconque.

C'est pour cette raison que qualifier le Sionisme de philosophie politique raciste est tellement nécessaire : à moins que le monde, et en particulier le soutien d'aveugle des Etats-Unis à Israel en tant qu'Etat exclusivement Juif soit ébranlé, à moins que l'acceptation aveugle du Sionisme en tant qu'idéologie noble soit ébranlée, et à moins que l'on reconnaisse que le besoin d'Israel à maintenir sa domination sur les territoires palestiniens occupés est motivé par un idéologie raciste et exclusive, personne n'aura jamais la force politique ou la volonté politique nécessaire pour forcer Israel à abandonner le territoire et à permettre l'établissement d'un état palestinien véritablement souverain et indépendant sur une partie de la Palestine

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Reconnaitre le Racisme du Sionisme

Une idéologie raciste n'a pas toujours besoin de se manifester en tant que telle, et, si les circonstances sont bonnes, elle n'a pas toujours besoin réellement de pratiquer le racisme pour se maintenir.

Pendant des décennies après sa création, les circonstances ont été bonnes pour Israel.
Si l'on oublie, comme l'ont fait la plupart des gens, le fait que 750.000 Palestiniens (non-juifs) ont quitté leur patrie sous la contrainte, faisant ainsi de la place pour un Etat à majorité juive, tout le monde pourrait accepter Israel en tant que véritable démocratie, même, dans une certaine mesure, pour cette petite minorité de Palestiniens qui est restée après 1948

Cette minorité n'était pas assez importante pour menacer la majorité juive d'Israel ; elle subit une discrimination considérable, mais comme les Arabes israéliens peuvent voter, cette discrimination n'est pas vue comme un racisme institutionnalisé imposé par l'Etat mais comme une sorte de discrimination, déplorable mais pas institutionalisée, comme l'ont subi les Noirs aux Etats-Unis.

L'occupation de la Cisjordanie, de Gaza, et de Jérusalem-Est, avec leurs deux millions (bientôt plus de trois millions) d'habitants palestiniens, est vue comme provisoire, sa fin attendant seulement l'empressement des Arabes à accepter l'existence d'Israel

Dans ces "bonnes" circonstances, la question du racisme a rarement surgi, et la qualification par l'ONU de l'idéologie fondamentale d'Israel comme raciste a donné une impression désobligeante et vindicative aux Américains et à la plupart des occidentaux.

En dehors du tiers monde, Israel est considéré comme l'innocent perpétuel, non agressif, certainement pas raciste, et désireux plus que tout d'un accord de paix qui lui permettrait de s'occuper de ses propres affaires à l'intérieur de ses frontières dans un Etat démocratique

Avant l'annulation de la résolution "Le Sionisme c'est du racisme" en 1991, même l'OLP avait officiellement reconnu le droit à Israel d'exister en paix à l'intérieur de ses frontières de 1967, avec sa majorité juive incontestée.

En fait, cette acceptation même d'Israel par son adversaire principal n'a joué aucun rôle pour faciliter les efforts des États-Unis à recueillir un soutien pour casser la résolution. (Le fait de la domination globale des États-Unis à la suite de la première guerre du Golfe et de l'effondrement de l'Union Soviétique au début de l'année 1991, et l'atmosphère d'optimisme au sujet des perspectives de paix créées par la conférence de Paix de Madrid en octobre ont également joué un rôle significatif dans l'obtention d'une majorité à l'ONU quand la résolution sur le Sionisme a été portée au vote de l'Assemblée générale en décembre.)

La réalité est aujourd'hui très différente, et une reconnaissance des bases racistes du Sionisme, tout comme un compréhension de la politique raciste qui a lieu à l'extérieur des territoires occupés sont essentielles afin d'arriver à une résolution pacifique, juste, et stable dans le conflit palestino-israélien.

L'oeuf de la Palestine a été brouillé de manière permanente, et c'est maintenant de plus en plus le cas, alors que le Sionisme est reconnu comme force motrice dans les territoires occupés ainsi qu'à l'intérieur d'Israel, et qu'Israel d'avant 1967 ne peut plus être considéré comme isolé.

Il ne peut plus être, tout simplement, autorisé à faire à sa guise en tant qu'Etat à majorité juive, un Etat dans lequel les circonstances sont "bonnes" pour ignorer le racisme fondamental du Sionisme

Alors qu'Israel s'enfonce de plus en plus dans les territoires occupés, et alors que les colons israéliens, les colonies israéliennes, et les routes à usage exclusif des Israéliens prolifèrent et qu'une infrastructure d'état bénéfiçiant seulement aux juifs prend de plus en plus de territoires, il n'est plus possible d'ignorer les bases racistes de l'idéologie sioniste qui dirige cette entreprise.

Il n'est plus possible aujourd'hui de fermer les yeux sur la permanence de la poussée du Sionisme au delà des frontières d'Israel d'avant 1967.

Il est maintenant clair que le contrôle des territoires occupés par Israel est et a toujours eu pour but d'être une offensive adin d'affirmer le contrôle exclusif des Juifs, en obligeant les Palestiniens à se soumettre et à les entasser dans des parcelles de terre toujours plus petites et de moins en moins reliées entre elles ou, si cela échoue, en les forçant à quitter la Palestine.

Il est totalement évident pour toute personne qui passe du temps sur le terrain en Palestine-Israel que la force animant les politiques de tous les gouvernements israéliens précédents et actuel en Israel et en Cisjordanie occupée, à Gaza et à Jérusalem-Est a toujours été la détermination pour assurer la prédominance des juifs sur les Palestiniens.

Ces politiques ne peuvent être décrites qu'en tant que racistes et nous devrions cesser d'essayer plus longtemps d'éviter le mot.

Quand vous êtes sur le terrain en Palestine, vous pouvez voir le Sionisme physiquement imprimé sur le paysage.

Non seulement, vous pouvez voir qu'il y a des colonies construites sur la terre confisquée aux Palestiniens, dans lesquelles les Palestiniens peuvent ne pas vivre.

Non seulement vous pouvez voir des routes dans les territoires occupés, des routes encore construites sur la terre prise aux Palestiniens, sur lesquelles les Palestiniens peuvent ne pas circuler.

Non seulement pouvez vous constater que l'eau dans les territoires occupés est attribuée par les autorités gouvernementales israéliennes de façon tellement injuste que les colons israéliens reçoivent cinq fois plus de quantité d'eau par habitant que les Palestiniens et, en période de sécheresse, des Palestiniens font la queue pour avoir de l'eau potable tandis que les colonies israéliens jouissent de jardins luxuriants et de piscines.

Non seulement vous pouvez regarder les bulldozers israéliens raser les oliveraies palestiniennes et toute autre terre agricole, détruire les puits palestiniens, et démolir les maisons palestiniennes pour tracer le chemin du mur de séparation qu'Israel construit dans toute la Cisjordanie.

Le mur sépare les Palestiniens des Israéliens, pour fournir soi-disant une plus grande sécurité aux Israéliens mais en réalité, c'est pour mettre les Palestiniens en cage, pour définir une frontière israélienne qui exclura un maximum de Palestiniens.

Mais, si cela n'est pas suffisant pour démontrer le racisme inhérent à l'occupation israélienne, vous pouvez également circuler dans les villes palestiniennes et les quartiers palestiniens dans et autour de Jérusalem et voir ce qu'est peut-être la politique la plus cruellement raciste dans l'arsenal du Sionisme : les démolitions de maisons, le principal symbole de l'offensive du Sionisme pour maintenir une prédominance juive

Pratiquement chaque rue a une maison ou des maisons réduites à l'état de gravats, un étage effondré sur un autre ou simplement une pile de béton rasée au bulldozer en un tas incohérent.

Jeff Halper, le fondateur et chef de l'organisation non-gouvernementale, le Comité Israélien Contre les Démolitions de Maisons (ICAHD), un anthropologue et un spécialiste de l'occupation, a remarqué que les responsables sionistes et israéliens depuis 80 ans avaient tous véhiculé ce qu'il appelle "Le Message" aux Palestiniens.

Le Message, dit Halper, c'est "Soumettez-vous. Seulement quand vous abandonnerez vos rêves d'Etat indépendant, et que vous accepterez que la Palestine soit devenue la Terre d'Israel, nous nous radoucirons (c.-à-d., arrêter d'attaquer les Palestiniens)."

La signification plus profonde du Message, comme porté par les bulldozers si omniprésents dans les quartiers palestiniens visés aujourd'hui, est : "Vous (les Palestiniens) n'êtes pas à votre place ici. Nous vous avons déraciné de vos maisons en 1948 et maintenant nous vous déracinerons de l'ensemble de la Terre d'Israel."

En fin de compte, dit Halper, la progression du Sionisme a été un processus de déplacement, et les démolitions de maison ont été "au centre de la lutte israélienne contre les Palestiniens" depuis 1948.

Halper énumère une histoire constante de destruction : au cours des six premières années de l'existence d'Israel, il a rasé de façon systématique 418 villages palestiniens à l'intérieur d'Israel, soit 85% des villages existant avant 1948 ; depuis que l'occupation a commencé en 1967, Israel a démoli 11.000 maisons palestiniennes. Encore plus de maisons sont démolies maintenant pour le tracé du "mur de séparation" d'Israel.

On estime que plus de 4.000 maisons ont été détruites ces deux dernières années seulement.

La grande majorité de ces démolitions de maison, 95%, n'ont rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, mais elles sont conçues spécifiquement pour déplacer les non-juifs et garantir la progression du Sionisme.

À Jérusalem, depuis le début de l'occupation de la partie orientale de la ville en 1967, les autorités israéliennes ont conçu des plans de découpage en zones spécifiquement pour empêcher la croissance de la population palestinienne.

Le maintien "du caractère juif" de la ville au niveau existant en 1967 (71% de Juifs et 29% de Palestiniens) a nécéssité qu'Israel dessine des limites de zones pour empêcher l'expansion des Palestiniens au delà des secteurs existants, exproprie les terres appartenant aux Palestiniens, confisque les autorisations de résidence à Jérusalem à chaque Palestinien qui ne pouvait pas prouver que Jérusalem était son "centre de vie", limite les services de la ville aux secteurs palestiniens, limite le développement dans les quartiers palestiniens, refuse de délivrer des permis de construire pour des résidences aux Palestiniens, et démolisse les maisons palestiniennes qui étient construites sans permis de constuire.

Aucune de ces restrictions n'est imposée aux juifs. Selon l'ICAHD, le manque de logement dans les quartiers palestiniens à Jérusalem est d'environ 25.000 logements et 2.000 ordres de démolition sont en suspens.

Halper a écrit que la souffrance humaine impliquée dans la destruction d'une maison familiale est incalculable.
Une maison "est le centre symbolique de la famille, le lieu de la vie personnelle la plus intime de la famille et une expression de son statut. C'est un refuge, c'est la représentation physique de la famille qui maintient la continuité sur sa terre ancestrale."
L'expropriation de terre est "une attaque contre chaque être humain et son identité."

Les gouvernements sionistes, passés et actuel, ont bien compris cela, bien que sans la compassion ou l'empathie avec lesquelles l'évoque Halper, et cette attaque contre "l'être humain et l'identité" des non-juifs a été précisément la force motrice du Sionisme.

Le racisme du Sionisme a, bien sûr, été fondamental en Israel depuis son établissement en 1948.

Le gouvernement israélien poursuit une politique contre sa propre minorité de Bédouins très similaire à ses actions dans les territoires occupés.

La population bédouine a été relocalisée de force et entassée dans de petits secteurs du Negev, avec encore l'intention de la forcer à l'exode, et la moitié des 140.000 Bédouins du Negev vivent dans des villages que le gouvernement israélien ne reconnaît pas et il ne leur fournit pas de services.

Chaque maison de Bédouins dans un village non reconnu doit être démolie ; toutes les maisons, et la présence même des Bédouins dans ces villages est officiellement illégale.

Le problème des villages non reconnus des Bédouins est seulement la preuve partielle d'une politique raciste qui régne depuis la création d'Israel.

Après que les chefs Sionistes/israéliens se soient assurés que les non-juifs (c.-à-d., les Palestiniens) composant la majorité de la population de la Palestine (une majorité de deux-tiers à l'époque) aient quitté les lieux en 1948, le gouvernement israélien a institutionalisé un favoritisme envers les juifs par des lois.

En tant qu'Etat sioniste, Israel s'est toujours identifié comme l'Etat des juifs : pas en tant qu'Etat de ses citoyens juifs et palestiniens, mais de l'ensemble des juifs du monde entier.

Les institutions de l'Etat garantissent les droits et procurent des avantages aux Juifs. La loi du retour donne une citoyenneté automatique aux juifs du monde entier, mais à personne d'autre.

Environ 92% de la terre d'Israel sont des Terres d'Etat, administrées par le Fonds National Juif pour les Juifs ; Les Palestiniens ne peuvent pas acheter cette terre, quoique sa majeure partie ait été une terre palestinienne avant 1948, et dans la plupart des exemples, ils ne peuvent même pas louer la terre.

Le Fonds National Juif, qui s'occupe de l'acquisition et du développement des terres, et l'Agence Juive, qui s'occupe principalement de l'immigration des Juifs et de l'absorption des immigrés, existaient avant l'établissement de l'Etat et accomplissent maintenant leurs tâches spécifiquement pour les Juifs sous un mandat officiel du gouvernement israélien.

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Créer des ennemis

Bien que peu de personnes osent donner à la réalité des démolitions de maison et des institutions officielles qui favorisent les Juifs l'étiquette du racisme, le phénomène que cette réalité décrit est indéniablement du racisme.

Il n'y a aucun autre terme pour un processus par lequel un peuple peut atteindre l'essence de sa philosophie politique seulement en supprimant un autre peuple, un processus par lequel un peuple garantit sa perpétuelle supériorité numérique et sa prédominance écrasante sur un autre peuple par un processus délibéré de répression et de dépossession.

Depuis le début, le Sionisme est basé sur la suprématie des Juifs, que cette prédominance soit exercée dans un véritable Etat ou sous une autre forme d'entité politique, et le Sionisme n'aurait jamais pu survivre ou certainement prospérer en Palestine sans débarrasser cette terre de la majeure partie de sa population autochtone.

Les premiers Sionistes eux-mêmes savaient cela (de même que les Palestiniens), même si les naifs américains ne l'ont jamais su.

Theodore Herzl, le père du Sionisme, parlait dès le début de "conduire discrètement" les Palestiniens autochtones de l'autre côté la frontière ; le débat sur le "transfert" était courant parmi les responsables Sionistes en Palestine dans les années 30 ; les discussions sur le transfert sont courantes aujourd'hui.

Il y a eu une progression logique dans le développement du Sionisme, menant inévitablement à l'acceptation générale du sentiment que, parce que les besoins des Juifs étaient primordiaux, les Juifs eux-mêmes étaient primordiaux.

Le Sionisme s'est développé avec le sentiment que les juifs avaient besoin d'un refuge pour se protéger de la persécution, ce qui a mené à la croyance que le refuge ne pourrait vraiment être assuré que si les juifs garantissaient leur propre sécurité, ce qui signifiait que le refuge devait être exclusivement ou au moins principalement juif, ce qui signifiait alors que les juifs et leurs demandes étaient primordiales, devenant la priorité sur tous les autres intérêts à l'intérieur de ce refuge.

La façon de voir les choses dans le discours public aux États-Unis qui tend à considérer le conflit Palestino-Israélien d'une perspective presque exclusivement concentrée sur Israel provient de cette progression de la pensée sioniste.

De par la nature même de cette façon de voir les choses, pratiquement personne n'examine les hypothèses sur lesquelles la mentalité sioniste est basée, et peu reconnaissent la base raciste sur laquelle elle est fondée.

Pendant des décennies, les gouvernements israéliens n'ont jamais été si innocents. Beaucoup de responsables dans le gouvernement de droite sont,d'une manière évidente, racistes.

Le Ministre israélien de l'Education au franc-parler, Limor Livnat, a défini la défense de l'Extrème-Droite du Sionisme il y a un an, quand le gouvernement a proposé de légaliser le droit des communautés juives en Israel à exclure les non-juifs. Livnat a justifié le racisme d'Israel comme une affaire d'instinct de conservation juif.

"Nous sommes impliqués ici", a-t'elle déclaré lors d'une interview à la radio, "dans une lutte pour l'existence de l'Etat d'Israel en tant qu'Etat des Juifs, par opposition à ceux qui veulent nous forcer à être un Etat de tous ses citoyens."

Israel n'est pas "seulement un autre Etat comme tous les autres Etats," a-t'elle protesté. "Nous ne sommes pas simplement l'Etat de tous ses citoyens.."

Livnat a averti qu'Israel devait être très attentif de peur qu'il se retrouve dans quelques autres années avec la Galilée et le Negev, deux secteurs à l'intérieur d'Israel avec de fortes populations arabes, "pleines de communautés arabes."

Pour insister sur ce point, elle a réitéré que "la particularité d'Israel est notre caractère en tant qu'Etat juif, notre désir de préserver une communauté juive et une majorité juive ici pour qu'il ne devienne pas un Etat de tous ses citoyens."

Livnat parlait de l'instinct de conservation juif non pas pour sauver les juifs ou Israel d'une menace territoriale d'une invasion militaire par un Etat voisin en maraude, mais pour préserver les Juifs de la seule existence d'un autre peuple vivant juste à côté.

La plupart des Sionistes un peu plus modéré pourraient frissonner à l'explicité du message de Livnat et nier que le Sionisme est vraiment comme cela. Mais en fait cela définit correctement le racisme qui est nécessairement à la base du Sionisme.

La plupart des Sionistes centristes et de Gauche nient la réalité du racisme du Sionisme en tentant de dépeindre le Sionisme comme un système démocratique et en se fabriquant des ennemis afin de pouvoir entretenir la contradiction inhérente et cacher ou excuser le racisme derrière la campagne du Sionisme pour sa domination.

En effet, l'aspect le plus pernicieux d'une philosophie politique telle que le Sionisme qui se fait passer pour une démocratie, c'est qu'il a besoin d'un ennemi pour survivre et, quand l'ennemi n'existe pas déjà, il a besoin d'en créer un.

Afin de justifier la répression raciste et la dépossession, en particulier dans un système se prétendant démocratique, ceux qui sont réprimés et déplacés doivent être dépeints comme des meurtriers et des prédateurs.

Et afin de maintenir sa propre population en conformité, et empêcher des humanistes de s'opposer à la politique répressive de leur propre gouvernement, il a besoin d'inculquer la peur à sa population : la peur "de l'autre", la peur du terroriste, la peur de l'ennemi des Juifs.

Les juifs d'Israel doivent toujours être incités à croire qu'ils vont être attaqués. Cela justifie d'avoir forcé ces ennemis à partir, cela justifie leur discrimination par rapport à ceux qui sont restés, cela justifie le refus des droits démocratiques à ceux qui plus tard se sont retrouvés sous le contrôle d'Israel dans les Territoires Occupés.

Le besoin d'un ennemi a signifié que le Sionisme a eu besoin, dès le début, de créer des mythes au sujet des Palestiniens, de dépeindre les Palestiniens et tous les Arabes comme immuablement hostiles et intransigeants.

D'où le mythe qui dit qu'en 1948 les Palestiniens ont quitté la Palestine pour que les armées arabes puissent jeter les juifs à la mer ; et le mythe continu en disant que les Palestiniens restent déterminés à détruire Israel.

Le besoin d'un ennemi signifie que le Sionisme, comme l'a dit récemment un ancien pacifiste israélien, a enlevé les Palestiniens de l'histoire.
D'où les mythes que les Palestiniens n'existent pas, ou que les Palestiniens ont tout immigré à l'époque moderne d'autres pays arabes, ou que la Jordanie est la Palestine et que les Palestiniens devraient trouver leur Etat là-bas.

Le besoin d'un ennemi signifie que le Sionisme a dû transformer son partenaire dans les négociations en un terroriste. Cela signifie que, pour sa propre conservation, le Sionisme a dû concevoir le besoin d'ignorer son partenaire/ennemi ou de l'expulser ou de l'assassiner.

Cela signifie que le Sionisme a dû rejeter tout effort conciliant de la part des Palestiniens et de les décrire comme "ne ratant jamais une occasion de rater une occasion" de faire la paix.

Cela inclut en particulier le rejet de la plupart des gestes conciliants : la décision de l'OLP en 1988 de reconnaître l'existence d'Israel, l'abandon des revendication palestiniennes sur les trois quarts de la Palestine à l'intérieur des frontières d'Israel d'avant 1967, et même la reconnaissance du "droit" à exister d'Israel.

Le besoin d'un ennemi signifie, enfin, que le Sionisme a dû créer le mythe "de l'offre généreuse" au sommet de Camp David en juillet 2000.

C'est le racisme sioniste qui a qualifié les Palestiniens de désespérément intransigeants pour refuser la soi-disant offre généreuse d'Israel, en réalité une offre impossible qui aurait maintenu la mainmise du Sionisme sur les territoires occupés et aurait laissé les Palestiniens avec un Etat non relié, indéfendable, non viable.

Puis, quand l'Intifada a éclaté (après que les manifestants palestiniens aient jeté des pierres sur la police israélienne et que la police ait répondu en tirant, tuant plusieurs manifestants), c'est le racisme sioniste qui parlait quand Israel a déclaré qu'il était assiégé et qu'il se battait pour sa propre survie avec les Palestiniens qui avaient l'intention de le détruire.

Quand quelques mois plus tard, la question des réfugiés palestiniens et de leur "droit au retour" a surgi publiquement, c'est le racisme Sioniste qui parlait quand Israel et ses partisans, ignorant les multiples manières dont les négociateurs palestiniens ont montré leur volonté d'aboutir à un compromis sur cette demande, ont propagé l'idée que cela avait aussi pour but de détruire Israel, en l'inondant de non-juifs et en détruisant son caractère juif.

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NOTE :

* En supposant, selon le scénario mis en avant par notre amie Israélo-Américaine, que les Palestiniens aient accepté l'établissement d'un Etat juif mandaté par l'ONU en 1948, qu'aucune guerre n'ait eu lieu ensuite, et qu'aucun Palestinien n'ait quitté la Palestine, Israel n'engloberait aujourd'hui que les 55% de la Palestine assignés par la résolution de Partage de l'ONU, et non les 78% qu'il s'est approprié après avoir gagné la Guerre de 1948.
Il n'aurait aucune souveraineté sur Jérusalem, qui avait été désignée par l'ONU comme une entité internationale séparée sous la souveraineté d'aucune nation.
Ses 5.4 millions de juifs (en supposant une même importance de l'immigration juive et de l'augmentation naturelle) partageraient leur Etat avec à peu près cinq millions de Palestiniens (en supposant le même taux de croissance chez les 560.000 Palestiniens qui habitaient dans le secteur désigné pour l'Etat juif comme cela s'est produit dans la population palestinienne qui est restée réellement en Israel en 1948)
Inutile de dire, que ce petit Etat binationale, gravement surpeuplé ne serait pas la petite démocratie juive confortable que notre amie semble avoir envisagée

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Source : http://www.counterpunch.org/
Traduction : MG pour
ISM 

Dimanche 09 Septembre 2007

Kathleen et Bill Christison

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Le dilemne Sioniste

La menace supposée de l'autre est le refuge éternel de la majorité des Israéliens et des partisans des Israéliens aux Etats-Unis.

La position habituelle, c'est que nous, les Israéliens et les amis d'Israel désirons ardemment la paix, nous soutenons le retrait israélien de Cisjordanie et de Gaza, nous avons toujours voulu donner une autonomie aux Palestiniens. Mais ils nous détestent, ils veulent détruire Israel.

Par Kathleen et Bill Christison

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N'était-ce pas évident quand Arafat a tourné le dos à l'offre généreuse d'Israel ?

N'était-ce pas cet évident quand Arafat a commencé l'Intifada ?

N'était-ce pas évident quand Arafat a exigé que les Palestiniens obtiennent le droit au retour, ce qui détruirait Israel en tant qu'Etat juif ?

Nous avons déjà fait concession après concession. Comment pouvons-nous leur donner d'autres concessions puisqu'ils se battront toujours et toujours jusqu'à ce qu'Israel disparaisse?"

Cette position décharge Israel de toute responsabilité de faire des concessions ou d'avancer vers des négociations sérieuses ; cela décharge les Israéliens de tout besoin de traiter les Palestiniens comme des égaux ; cela décharge les Israéliens et leurs partisans de tout besoin de penser ; cela justifie le racisme, tout en l'appelant autrement.

De plus en plus d'Israéliens (dont certains sont depuis longtemps non-Sionistes, dont une partie commence seulement maintenant à voir le problème que représente le Sionisme) reconnaissent le racisme inhérent à la raison d'etre de leur nation.

Pendant les années du processus de paix, et en effet pendant une décennie et demi depuis que l'OLP a officiellement reconnu l'existence d'Israel, la gauche israélienne pouvait ignorer les problèmes du Sionisme tout en poursuivant ses efforts afin de promouvoir l'établissement d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et Gaza qui coexisterait avec lsrael.

Le Sionisme a continué à être plus ou moins une non-question : Israel pourrait s'organiser de la façon dont il voulait à l'intérieur ses propres frontières, et l'Etat palestinien pourrait accomplir les aspirations nationales palestiniennes à l'intérieur de ses nouvelles frontières.

Peu de ces questions agaçantes au sujet du Sionisme surgiraient dans une situation de deux Etats, comme : quel niveau de démocratie le Sionisme peut-il accorder aux non-juifs sans détruire sa raison d'être ?
La question de la responsabilité du Sionisme dans la dépossession des Palestiniens pourrait également être écartée.

Comme Haim Hanegbi, un Israélien non-Sioniste qui a récemment embrassé la cause d'un seul Etat binational (et qui est depuis longtemps un compère d'Uri Avnery dans le mouvement de Gush Shalom), l'a dit dans une récente interview accordée au journal israélien Ha'aretz, la promesse d'une reconnaissance mutuelle offerte par le processus de paix d'Oslo l'a hypnotisé, lui et d'autres dans le mouvement de paix et donc "au milieu des années 90, j'ai reconsidéré la question au sujet de mon approche traditionnelle (binationale).
"Je ne pensais pas que c'était à moi d'aller à Ramallah et de présenter aux Palestiniens une liste de sionistes immoraux et de leur dire de ne pas oublier ce que nos pères ont fait à leurs pères
."
Les Palestiniens ne se souvenaient pas eux-mêmes de ces Sionistes immoraux à l'époque.

Cependant, comme les nouveaux maux dans les territoires occupés rappellent de plus en plus les vieux maux d'il y a un demi-siècle, et pendant que le Sionisme constate qu'il ne peut pas faire face aux demandes de fin de conflit ainsi qu'à l'insistance des Palestiniens pour qu'Israel accepte leur droit au retour en reconnaissant son rôle dans leur dépossession, de plus en plus d'Israéliens en arrivent à accepter la réalité que le Sionisme ne pourra ne jamais échapper à son passé.

Il devient de plus en plus clair pour beaucoup d'Israéliens qu'Israel a absorbé tellement de la Cisjordanie, de Gaza, et de Jérusalem-Est que les peuples juifs et palestiniens ne pourront jamais être séparés d'une façon équitable.

Le mur de séparation, dit Hanegbi, "est la grande solution désespérée de la société Juive-Sioniste. C'est le dernier acte désespéré de ceux qui ne peuvent pas affronter la question palestinienne. De ceux qui sont obligés de repousser la question palestinienne de leurs vies et de leur conscience"

Pour Hanegbi, né en Palestine avant 1948, les Palestiniens "ont toujours fait partie de mon environnement", et sans eux, "c'est un pays stérile, un pays mutilé".


L'ancien Sioniste, Meron Benvenisti, qui lui aussi soutient maintenant le binationalisme, a utilisé des métaphores presque identiques dans une interview accordée à Ha'aretz diffusée à côté de celle de Hanegbi.

Lui aussi né en Palestine et contemporain de Hanegbi, Benvenisti croit que "C'est un pays dans lequel il y a toujours eu des Arabes. C'est un pays dans lequel les Arabes sont le paysage, les autochtones. Je ne me vois pas vivre ici sans eux. A mes yeux, sans Arabes c'est une terre stérile."

Les deux hommes abordent l'évolution de leur pensée au cours des décennies, et tous les deux décrivent une période où, après le triomphe du Sionisme, ils ont accepté sans réfléchir la dépossession des Palestiniens.

Tous les deux décrivent simplement la disparition des Palestiniens quand ils étaient adolescents ("Ils se sont juste évaporés" dit Hanegbi), et Benvenisti rappelle une longue période où la "tragédie palestinienne n'a tout simplement pas pénétré ma conscience."

Mais tous les deux parlent en termes très non-Sionistes d'égalité. Benvenisti touche au coeur du dilemme sioniste. "C'est là où je suis différent de mes amis de Gauche," dit-il, "parce que je suis vraiment un fils autochtone d'immigrés, qui est attiré par la culture arabe et la langue arabe parce qu'elle est ici. C'est la terre."

Il dit que la Droite, c'est sûr, déteste les Arabes mais la Gauche aussi. Les Arabes les tracassent ; ils compliquent les choses. Le sujet produit des questions morales et cela génère un malaise culturel.

Hanegbi va plus loin. "Je ne suis pas un psychologue," dit-il, "mais je pense que toute personne qui vit avec les contradictions du Sionisme se condamne à la folie perpétuelle. C'est impossible de vivre comme ça. C'est impossible de vivre avec une injustice aussi énorme. C'est impossible de vivre avec des critères moraux aussi contradictoires. Quand je vois non seulement les colonies et l'occupation et la suppression, mais maintenant aussi le mur démentiel derrière lequel les Israéliens essayent de se cacher, je dois conclure qu'il y a quelque chose de très profond ici dans notre attitude envers le peuple autochtone de cette terre qui nous a rendu complètement dingues."

Tandis que certains Israéliens sérieux comme ces hommes qui se débattent avec des questions philosophiques sur l'existence et l'identité et la conscience collective juive, peu de partisans américains d'Israel semblent préoccupés par des questions aussi profondes.

Le racisme est souvent banal. La plupart de ceux qui le pratiquent, et la plupart de ceux qui soutiennent Israel en tant qu'Etat sioniste, seraient horrifiés d'être accusés de racisme, parce que leurs pratiques racistes sont devenues banales. Ils ne pensent pas même à ce qu'ils font.

Nous avons récemment rencontré une supportrice américaine d'Israel typique qui se serait défendue vigoureusement si nous l'avions accusée de racisme.

Lors d'une présentation que nous donnions dans une classe, cette femme (non-Juive) s'est levée pour poser une question qui disait à peu près cela : "Je voudrais savoir pourquoi les autres Arabes ne prennent pas soin des Palestiniens. Je dois dire que j'ai de la sympathie pour Israel parce qu'Israel veut seulement avoir un Etat sûr, mais les autres Arabes ont refusé de prendre chez eux les Palestiniens, et donc ils restent dans des camps et leur hostilité envers Israel ne fait que s'aggraver."

C'est un perception américaine et israélienne extrêmement courante, l'idée étant que si les Etats arabes absorbaient tout simplement les Palestiniens de sorte qu'ils deviennent des Libanais ou des Syriens ou des Jordaniens, ils oublieraient qu'ils sont Palestiniens, ils oublieraient qu'Israel les a déplacés et les a dépossédés, et ils oublieraient de "vouloir détruire Israel."

Israel pourrait alors simplement aborder ses propres affaires et vivre en paix, comme il le veut tellement désespérément.

L'hypothèse de cette femme, c'est qu'il est acceptable qu'Israel s'établisse en tant qu'Etat juif aux dépens (c.-à-d., après le nettoyage ethnique) des habitants non-Juifs de la terre, que toute objection palestinienne à cette réalité est illégitime, et que toute animosité envers Israel est finalement la faute des Etats arabes voisins qui n'ont pas étouffé la résistance des Palestiniens en les insensibilisant à leur situation difficile et en effaçant leur identité et leur mémoire collective de la Palestine.

Quand plus tard dans la classe le sujet sur la fin de l'occupation israélienne a été abordé, cette même femme a pris la parole pour objecter que, si Israel abandonnait le contrôle de la Cisjordanie et de Gaza, il serait économiquement désavantagé, au moins dans le secteur agricole. "Israel ne serait-il pas réduit à un désert ?" a-t'elle demandé.

Indépendamment du fait que la réponse est un "NON" clair (les possibilités agricoles d'Israel à l'intérieur de ses frontières de 1967 sont tout à fait élevées, et la majeure partie d'Israel n'est pas désert), la question de la femme était de nouveau basée sur l'hypothèse automatique que les intérêts d'Israel sont prioritaires sur ceux des autres et que, pour accroître sa propre économie agricole (ou, vraisemblablement, pour tout autre gain perçu), Israel a le droit de conquérir et de prendre possession de façon permanente la terre des autres peuples.

La notion que l'Etat juif/sioniste d'Israel ait un droit plus important de posséder la terre, ou un droit plus important à la sécurité, ou un droit plus important à une économie prospèree, que le peuple qui est originaire de cette terre est extrêmement raciste, mais cette femme s'opposerait probablement énergiquement au fait qu'il soit souligné que c'est un point de vue de suprématie juive identique aux anciennes justifications du régime d'Apartheid des Blancs d'Afrique du Sud et au raisonnement de tous les systèmes (racistes) coloniaux européens qui ont exploité les ressources naturelles et humaines de l'Afrique, du Moyen-Orient, et de l'Asie au cours des siècles pour le seul bénéfice des colonisateurs.

Le racisme doit nécessairement être aveugle à sa propre immoralité ; le poids de la conscience serait beaucoup trop grand. C'est la banalité du mal.

(Inconsciemment, bien sûr, beaucoup d'Américains semblent également croire que la politique honteuse du gouvernement étasunien envers les Américains autochtones rend acceptable pour le gouvernement israélien de poursuivre sa politique également honteuse envers les Palestiniens. Les États-Unis doivent affronter de plein fouet leur politique raciste tout en affrontant le racisme de leur plus important partenaire, Israel.)

L'opinion de cette femme est vraiment très typique, c'est quelque chose que vous entendez constamment dans des conversations inopinées et des rencontres fortuites lors de circonstances de société, ce qui semble difficilement significatif.

Mais cette même banalité, c'est précisément le problème; le problème, c'est le fait même qu'il soit "difficilement significatif" que le Sionisme, de par sa nature, est raciste et que cette réalité passe inapperçue chez les gens comme il faut qui se comptent en tant que partisans d'Israel.

L'acceptabilité universelle d'un système qui est au fond raciste mais se proclame être salutaire, voire noble, et l'autorisation que cette acceptabilité donne à Israel pour opprimer d'autres peuples, est un témoignage saisissant de la sélectivité de la conscience humaine et de son désintérêt général pour les questions humaines de justice et des droits de l'homme sauf quand elles sont utiles politiquement.

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Contrer les contre-arguments

Pour mettre une certaine perspective sur ce sujet, quelques questions doivent être clarifiées. Beaucoup d'adversaires de l'occupation expliqueraient que, bien que la politique israélienne dans les territoires occupés soit, en pratique, raciste, c'est un abus du Sionisme et que le racisme ne lui est pas inhérent.

Cela semble être la position de plusieurs commentateurs célèbres qui ont récemment dénoncé sévèrement Israel pour ce qu'il fait en Cisjordanie et à Gaza mais ils ne reconnaissent pas le racisme dans ce qu'a fait Israel lors de sa création en 1948.

Dans une âpre dénonciation récente de la politique sioniste d'aujourd'hui, Avraham Burg, un ancien porte-parole de la Knesset, a déploré que le Sionisme soiit devenu corrompu en dominant un autre peuple en tant qu'occupant, et qu'il mourait d'envie de revenir à l'époque des premiers jours d'Israel quand "notre destin national" était "comme une lumière pour les nations et une société de paix, de justice et d'égalité."

Ce sont de jolis mots, et en dénonçant tellement clairement l'occupation cela encourage à rendre crédible le courant dominant chez les Israéliens, mais la supposition de Burg qu'avant l'occupation, le Sionisme suivait "un chemin juste" et avait toujours eu "une conduite morale", ignore la politique de nettoyage ethnique injuste et contraire à l'éthique qui a permis à Israel de devenir d'abord une prétendue démocratie juive.

Reconnaître les bases racistes d'une idéologie présentée pendant tellement longtemps comme l'incarnation de la justice et de l'éthique semble être impossible pour de nombreux intellectuels israéliens et partisans d'Israel.

Beaucoup de personnes qui s'opposent toujours fortement à la politique israélienne dans les Territoires Occupés, en dépit de leur opposition, passent par de considérables contorsions pour "prouver" qu'Israel en lui-même n'est pas raciste.

Le Rabbin Michael Lerner, rédacteur du magazine juif Tikkun et adversaire de longue date de l'occupation, rejette la notion du racisme pour le Sionisme sur l'explication bornée que le judaïsme est seulement une identité religieuse et qu'Israel accueille des juifs de toutes les races et de toutes les appartenances ethniques et donc qu'il ne peut être qualifié de raciste. Mais cela embrouille les choses.

La préférence envers une religion particulière, qui est le seul aspect du racisme que Lerner a abordé et dont il reconnaît la présence en Israel, n'est pas plus acceptable qu'une préférence pour des raisons ethniques.

Mais plus important, le racisme concerne principalement ceux qui sont discriminés, et non pas ceux qui font la discrimination. En utilisant le raisonnement de Lerner, l'Apartheid d'Afrique du Sud ne pourrait pas être également considéré comme raciste parce qu'il accueillait des Blancs de toutes appartenances ethniques.
Mais son mal inhérent réside dans le fait que sa grande ouverture aux Blancs discriminait les Noirs. La discrimination de personnes "fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique" est la principale caractéristique du racisme définie par l'ONU.

La discrimination à l'égard des Palestiniens et d'autres non-juifs, simplement parce qu'ils ne sont pas Juifs, est la base sur laquelle se définit Israel.

Lerner semble croire que, parce que les citoyens palestiniens d'Israel ont le droit de vote et qu'ils sont représentés à la Knesset, il n'y a aucune discrimination raciale ou ethnique en Israel.

Mais, indépendamment de sauter sur le racisme institutionnalisé qui maintient les Israélo-palestiniens dans une perpétuelle citoyenneté de seconde-classe, cet argument ignore la réalité plus essentielle qu'Israel a atteint son équilibre ethnique actuel, un niveau où il pourrait confortablement permettre aux Palestiniens de voter sans mettre en danger son caractère juif, seulement parce qu'en 1948, plus de 750.000 Palestiniens ont été forcés de quitter ce qui est devenu l'Etat juif d'Israel.

D'autres questions doivent être abordées.

Est-ce que chaque Israélien ou chaque juif est raciste ? Sûrement pas, comme les exemples de Jeff Halper, de Haim Hanegbi, de Meron Benvenisti, et de beaucoup d'autres comme eux qui l'illustrent de façon frappante.

Est-ce que chaque Sioniste est raciste ? Probablement pas, si l'on accepte l'ignorance comme facteur exonérant.

Aucun doute que la grande majorité des Israéliens, dont la plupart sont des personnes très généreuses, ne sont consciemment pas racistes mais elles "agissent" sans se poser de questions, puisqu'elles sont nées ou installées dans un Etat apparemment démocratique et qu'elle n'ont jamais examiné la question de manière approfondie, et qu'elles gobent la ligne de tous les gouvernements israéliens depuis le début : que les Palestiniens et d'autres Arabes sont des ennemis et que toutes les actions prises par Israel contre les Palestiniens sont nécessaires pour garantir la sécurité personnelle des Israéliens.

Est-ce antisémite de dire que le Sionisme est un système raciste ? Certainement pas. La critique politique n'est pas une haine ethnique ou religieuse. Dire une réalité sur un système politique ou la direction politique d'un gouvernement ne dit rien au sujet des qualités de ses citoyens ou de ses amis.

Le racisme ne fait pas partie du caractère génétique des juifs, pas plus qu'il faisait partie du caractère génétique des Allemands quand Hitler dirigeait un régime raciste. Tout comme la prétention du Sionisme de parler au nom de tous les juifs et l'affirmation d'Israel d'être l'Etat de tous les juifs du monde entier ne transforment pas tous les juifs en Sionistes.

Le Sionisme n'a pas demandé ou n'a pas reçu le consentement de la communauté juive universelle pour parler en son nom ; donc qualifier le Sionisme de raciste ne catalogue pas tous les juifs et cela ne peut pas s'appeler de l'antisémitisme.

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Pourquoi est-ce important ?

Y-a-t'il d'autres systèmes racistes, et des méthodes de pouvoir et des philosophies politiques, raciste ou non, qui sont pire que le Sionisme ? Naturellement, mais ce fait ne débarrasse pas le Sionisme de sa culpabilité. (Le racisme existe évidemment aux Etats-Unis et à une certaine période, il était dominant dans tout le pays, mais, à la différence d'Israel, les États-Unis ne sont pas un système de gouvernement raciste, basé sur des fondements racistes et dépendant dans sa raison d'etre d'une philosophie raciste.)

Beaucoup de partisans d'Israel (Michael Lerner et le chroniqueur Thomas Friedman me viennent à l'esprit) affirment que quand Israel "est désigné" pour la critique sans accuser également d'autres régimes oppressifs, les attaquants montrent une haine spéciale envers les Juifs.

Selon eux, toute personne qui ne critique pas également Saddam Hussein ou Kim Jong Il ou Bashar Al-Assad pour des atrocités bien pires qu'Israel montre qu'elle est moins concernée par le fait de faire respecter des valeurs absolues que de démolir Israel parce qu'il est juif.

Mais cette accusation ignore plusieurs facteurs qui exigent une critique du racisme sioniste.

D'abord, parce que le gouvernement américain appuie en permamence le Sionisme et et qu'il soutient la machine militaire du Sionisme avec de fortes sommes d'aide militaire, il est entièrement approprié pour les Américains (en effet, cela incombe aux Américains) d'attirer une plus grande attention sur le racisme du Sionisme que, par exemple, sur les cruautés effroyables en Corée du Nord. Les Etats-Unis n'aident pas les atrocités de la Corée du Nord, mais ils appuyent financièrement la brutalité du Sionisme.

Il y a également une forte raison morale pour dénoncer le Sionisme comme raciste. Le Sionisme se présente, et se félicite réellement, d'être un système uniquement moral qui se positionne comme une "lumière pour les nations", en se proposant comme étant l'incarnation même des précieuses valeurs Américaines.

Beaucoup d'amis sionistes d'Israel voudraient nous faire croire que le Sionisme c'est nous, et d'une certaine manière, c'est vrai : la plupart des Américains, considérant les Israéliens "comme nous", ont grandi avec la notion qu'Israel est une entreprise noble et que l'idéologie qui l'a engendré est le plus grand des ordres moraux.

Un nombre substantiel d'Américains, Juifs ou non-Juifs, ressentent un lien affectif et psychologique avec Israel et le Sionisme qui va bien au-delà des liens avec n'importe quel autre allié étranger. Un intellectuel qui a décrit la relation américano-israélienne fait référence à Israel comme faisant partie des Etats-Unis.

Précisément en raison de l'intimité de la relation, il est impératif que l'hypocrisie du Sionisme soit exposée, que les Américains ne donnent d'aide et de confort, ou même ne restent pas associés à un système moralement répugnant qui utilise le racisme pour élever un peuple au-dessus de tous les autres en le faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Les Etats-Unis ne peuvent plus continuer à soutenir Israel en tant que nation sans être associés au racisme d'Israel.

En conclusion, il y a des raisons pratiques cruciales pour reconnaître le racisme du Sionisme et exprimer une politique américaine clairement opposée au racisme partout dans le monde et à la politique israélienne répressive qui résulte du racisme sioniste.

Maintenant plus que jamais, puisque les Etats-Unis se positionnent comme défenseur enthousiaste du Sionisme, l'approbation américaine, et en effet, sa contribution à la politique raciste d'Israel met ce pays en grand danger d'attaques terroristes à une grande échelle.

Le terrorisme résulte, non pas comme croire le Président Bush voudrait nous le faire de la "haine de nos libertés", mais de la haine de notre politique oppressive et meurtrière dans l'ensemble du monde Arabe et Musulman, et de manière considérable, de notre soutien à l'intense oppression des Palestiniens par Israel.

Le terrorisme n'est jamais acceptable, mais il est explicable, et il est habituellement évitable. Soutenir l'oppression des Palestiniens qui résulte du racisme d'Israel ne fait qu'encourager le terrorisme.

Il est temps de commencer à exprimer ouvertement notre dégoût pour le racisme envers les Palestiniens que les Etats-Unis soutiennent depuis des décennies.

Il est temps de tirer la sonnette d'alarme au sujet de la presque irréversible absorption par Israel des territoires occupés, du fait que cela vient d'une idéologie fondamentalement raciste, du fait que ce racisme mène à un ethnicide d'une nation entière, et du fait que cela produira très probablement des représailles terroristes horribles contre les États-Unis en raison de son soutien inconditionnel.

Beaucoup de gens qui sont intimement au courant de la situation sur le terrain tirent déjà la sonnette d'alarme, habituellement sans utiliser le terme racisme mais en utilisant d'autres termes incendiaires.

Le commentateur israélien Ran HaCohen a récemment fait observer que les "atrocités israéliennes s'étaient maintenant intensifiées à un degré inimaginable au cours des décennies précédentes."

"Les confiscation de terre, les couvre-feux, la poussée progressive des Palestiniens des secteurs prévus pour des juifs ont toujours accompagné l'occupation, écrit-il, mais le niveau d'oppression maintenant "est tout à fait une autre histoire. (C'est) une politique éliminationiste à la limite du génocide."

La Fondation pour la Paix au Moyen-Orient, une institution basée à Washington qui a suivi la construction des colonies israéliennes pendant des décennies, en est arrivée plus ou moins à la même conclusion, bien qu'en utilisant un langage attirant moins l'attention dans son dernier bulletin bimensuel.

Selon eux, Israel entreprend des efforts massifs et sans précédent pour la construction de nouveaux logements dans les colonies qui continue à un rythme soutenu, ce qui mène à poser la question de son contrôle sur ces secteurs à l'abri de la diplomatie."
Les actions israéliennes, en particulier l'augmentation "implacable" du contrôle territorial, conclut la Fondation, "ont compromis non seulement la perspective d'une véritable indépendance palestinienne mais également, d'une manière jamais vue en 36 ans d'occupation israélienne, la possibilité même de la vie quotidienne des Palestiniens."

Cela indique un changement remarquable quand les commentateurs israéliens et des Fondations normalement sérieux commencent à utiliser des termes comme "sans précédent", "inimaginable lors des décennies précédentes", "d'une manière jamais vue en 36 ans d'occupation israélienne", même des termes comme "éliminationiste" et "génocide".

Alors que l'administration Bush, tous les candidats Démocrates à la présidence (y compris, à un certain degré, même les plus progressistes), le Congrès, et les médias traditionnels américains ignorent avec une complète désinvolture l'ampleur de la destruction en Palestine, de plus en plus de voix à l'extérieur des Etats-Unis et en dehors du courant dominant aux États-Unis finissent par reconnaître qu'Israel se débarrasse de toute vie parmi la nation palestinienne. Ceux qui voient cette réalité devraient commencer à exposer non seulement la réalité mais le racisme qui est à sa racine.

Quelques Israéliens très sérieux, dont Haim Hanegbi, Meron Benvenisti, et des activistes tels que Jeff Halper, sont arrivés à la conclusion qu'Israel a tellement absorbé des territoires occupés qu'un Etat palestinien séparé et véritablement indépendant ne pourra jamais être établi en Cisjordanie et à Gaza. Ils envisagent maintenant une solution binationale comme seul moyen.

En théorie, cela signifierait la fin du Sionisme (et du racisme sioniste) en permettant aux peuples juifs et palestiniens de former un seul Etat laic sur l'ensemble de la Palestine où ils vivraient ensemble den toute égalité et en démocratie, où aucun peuple ne serait supérieur à l'autre, où personne ne s'identifierait par sa nationalité ou sa religion mais simplement par sa citoyenneté.

Impossible ? Idéaliste ? Promesses en l'air ? Probablement mais peut-être pas.

D'autres activistes et intéllectuels israéliens et juifs, tels que l'Israélien, Uri Avnery ou le contributeur à CounterPunch, Michael Neumann, ont remis en cause de façon pertinente la sagesse et le réalisme de vouloir insister sur le binationalisme à l'heure actuelle.

Mais il est frappant de voir que leurs arguments se concentrent sur ce qui assurera le mieux des résultats convenables pour les Palestiniens.

En fait, ce qui est le plus encourageant au sujet du nouveau débat émergeant au sujet d'une solution à un ou deux Etats, c'est le fait que des gens intelligents, compatissants ont enfin pu aller au-delà du fait d'aborder la mentalité juive de victime et comment mieux assurer un futur pour les juifs, en commençant par parler de comment mieux assurer un futur pour les Palestiniens et Juifs.

Les progressistes aux États-Unis, les partisans et les adversaires de la politique américaine envers Israel, devraient encourager un débat semblable dans ce pays. Si cela entraine de fortes attaques de l'AIPAC et ses accusations excessives d'anti-sémitisme, alors qu'il en soit ainsi.

Nous avons récemment eu l'occasion de soulever la notion du racisme israélien, en utilisant le réel mot détesté, lors d'une réunion d'environ 25 ou 30 juifs progressistes, et nous sommes arrivés à deux conclusions :

1) c'est un concept difficile à présenter aux gens, mais

2) nous n'avons pas eu à sortir en courant de la salle et, après que le choc initial qu'est d'entendre le terme raciste utilisé en association avec le Sionisme, la plupart des personnes dans la pièce, à seules quelques exceptions, ont bien accueilli l'idée. Beaucoup nous ont particulièrement remerciés pour ce que nous avions dit.

Un homme, élevé en tant que Juif devenu maintenant Musulman, est venu nous voir après pour dire qu'il pensait que le Sionisme était plutôt une idéologie nationaliste que raciste (ce à quoi nous avons répondu que le nationalisme était la motivation mais le racisme était la réalité qui en résultait), mais il a reconnu, avec une apparente approbation, que se référer au racisme avaitun certain effet choquant.

Un effet choquant, c'est précisémment ce que nous recherchions. Le soutien complaisant des Etats-Unis à tout ce que fait Israel ne sera pas changé sans choc.

Quand un Etat puissant :
tue des centaines de civils d'un autre groupe ethnique ;
confisque leur terre ;
établit de vastes logements sur cette terre pour l'usage exclusif de ses propres ressortissants ;
construit des routes sur cette terre pour l'usage exclusif de ses propres ressortissants ;
empêche l'expansion des quartiers et des villes d'un autre peuple;
démolit à grande échelle les maisons appartenant à un autre peuple, afin d'empêcher la croissance de population de ce peuple, ou pour les inciter à partir "volontairement" de leur terre, ou pour fournir la "sécurité" à ses propres ressortissants ;
emprisonne un autre peuple sur sa propre terre derrière des checkpoints, des barrages routiers, des fossés, des fils barbelés, des barrières électroniques, et des murs en béton ;
entasse l'autre peuple sur des bouts de terrains toujours plus petits et non reliés entre eux ;
Quand il paralyse les possibilités productives de l'autre peuple en détruisant ou en le séparant de ses terres agricoles, en détruisant ou en confisquant leurs puits, en empêchant leur expansion industrielle, et en détruisant leurs entreprises ;
emprisonne les dirigeants de l'autre peuple et qu'il menace d'expulser ou d'assassiner ces dirigeants ;
détruit les forces de sécurité et l'infrastructure régissant l'autre peuple ;
détruit les données de recensement d'une population entière, les données d'enregistrement de terre, et les données des écoles ;
quand il vandalise les centres culturels et les maisons du culte des l'autre peuple en urinant, en déféquant et en dessinant des graffitis sur des objets et des symboles culturels et religieux,
quand un peuple fait ces choses-là à l'autre peuple, une personne logique ne peut tirer qu'une seule conclusion : l'Etat puissant essaye de détruire l'autre peuple, de le jeter à la mer, de le nettoyer éthniquement.

Ces genres d'atrocités, et en particulier l'étendue de la répression, ne proviennent pas de certaines provocations terroristes de la part des Palestiniens.

Ces atrocités proviennent d'une philosophie politique qui dit que tout ce qui peut promouvoir est les intérêts des Juifs est acceptable en tant que politique. C'est une philosophie raciste.

Ce que fait Israel aux Palestiniens, ce n'est pas génocide, ce n'est pas un holocauste, mais c'est, indéniablement, un ethnicide. C'est, indéniablement, du racisme.

Israel s'inquiète constamment, et ses amis américains s'inquiètent, de la destruction d'Israel.

On nous rappelle toujours la menace existentielle d'Israel, du peuple juif. Mais la nation en danger imminent d'élimination n'est pas aujourd'hui Israel mais les Palestiniens.

On ne doit pas permettre à une telle politique de destruction nationale de continuer.

-

Source : http://www.counterpunch.org/
Traduction : MG pour
ISM

Dimanche 09 Septembre 2007

Kathleen et Bill Christison

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