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Hineria
10 mai 2008

Liban : la grève générale dégénère en affrontements entre partisans de la majorité et de l'opposition

Alors que le Liban, sans président depuis près de six mois, s'enfonce dans la crise politique, la grève générale commencée, mercredi 7 mai au matin, pour réclamer une revalorisation des salaires s'est vite transformée, à Beyrouth, en confrontation entre partisans des camps politiques rivaux.

Dès mercredi matin, les partisans de l'opposition ont bloqué plusieurs routes, dont celle de l'aéroport, brûlant des voitures, des pneus, des poubelles. Le déploiement en masse des forces anti-émeutes et de l'armée dans la capitale n'a pas empêché les affrontements dans plusieurs quartiers. Ainsi dans le secteur mixte de la Corniche al-Mazraa, des partisans du parti Courant du futur, présidé par Saad Hariri, et ceux des mouvements d'opposition Hezbollah et Amal, se sont lancé des pierres. Une grenade aurait également explosé, sans faire de blessé. L'armée est intervenue en tirant en l'air, sans pouvoir faire cesser les affrontements. Les télévisions locales ont montré des jeunes gens au visage ensanglanté.

Dans les quartiers également mixtes de Ras el-Nabeh et de Noueiri, près du centre-ville, des coups de feu ont été tirés par des partisans des deux camps et des tirs de roquette ont été entendus. Des locaux du Courant du futur ont été incendiés et un partisan d'Amal a été blessé par balle. Les chaînes locales évoquaient des heurts similaires dans l'ouest de la capitale. Des véhicules de l'armée sillonnaient Beyrouth, dont certains quartiers étaient pratiquement déserts. Pris à partie, plusieurs photographes ont été blessés.

Des manifestants expliquaient la grève par la hausse des prix, demandant une revalorisation du salaire minimum. Mais sous la revendication économique percent les tensions entre les deux camps. La majorité a vite accusé le Hezbollah d'être l'instigateur des troubles. "Il s'agit de tout sauf d'une grève contre la hausse des prix. C'est une tentative du Hezbollah de déstabiliser le gouvernement et l'Etat", a affirmé de son côté l'un des dirigeants de la majorité, Ghattas Khoury.

"Ce qui s'est passé aujourd'hui est le début d'une campagne de désobéissance civile. Les routes resteront fermées, y compris celles menant à l'aéroport, jusqu'à ce que le gouvernement revienne sur ses décisions", a déclaré de son côté un porte-parole de l'opposition mercredi après-midi. Le responsable se référait aux décisions prises mardi par le gouvernement d'enquêter sur un réseau de télécommunications et de caméras de surveillance que le Hezbollah est accusé d'avoir installé.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'entraver toute solution à la crise qui empêche l'élection d'un président de la République depuis le 24 novembre 2007. La majorité et l'opposition n'ont pas réussi à se mettre d'accord au Parlement sur le nom du chef de l'Etat. L'Assemblée est convoquée pour la dix-neuvième fois le 13 mai, mais les blocages entre les deux camps persistent. La Syrie, ex-puissance de tutelle, est accusée par la majorité de bloquer l'élection et de vouloir regagner son influence au Liban, tandis que l'opposition reproche à la coalition au pouvoir d'être inféodée à Washington.


Jeudi 08 Mai 2008

aloufok.net

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